
Lundi 25/11 ont été célébrées les obsèques du P. Gilbert, 89 ans.
Il résidait sur Drémil-Lafage depuis 4 ans, après avoir été avec le P. Bruno en mission sur Quint-Fonsegrives 9 ans.
Son principal ministère dans le diocèse est la charge de curé de St François d’Assise qu’il a exercé pendant 23 ans.
Il a aussi accompagné un grand nombre de personnes dans leur chemin avec le Christ.
Nous conservons le souvenir d’un homme doux et bon, attentif à ceux qu’il rencontrait et profondément spirituel.
Nous le confions à la miséricorde et à la tendresse du Christ qu’il a servi.
En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez revivre la célébration de ses obsèques.
A Dieu Gilbert
Parler du Père Gilbert, c’est parler d’une fraternité de 17 ans avec lui, d’abord à St François d’Assise avec d’autres frères de la Mission ouvrière Sts Pierre et Paul puis seul avec lui à Quint Fonsegrives et à Drémil. Sa bienveillance, son écoute, sa bonté ont été soulignées. Il avait des amis d’enfance, d’autres par les groupes bibliques et la paroisse. Il gardait le lien avec eux par téléphone ou par une visite. On lui avait procuré une tablette pour ses courriels mais il était plus à l’aise dans le direct que dans le virtuel. C’était aussi un homme de prière. On priait ensemble les trois offices du jour et du soir et il priait dans sa chambre avec sa bougie allumée devant une icône du Christ. Il avait devant lui les photos de sa famille et de ses amis qu’il portait dans la prière. Toujours disponible il a accompagné de nombreuses personnes, hommes et femmes : il terminait toujours ses entretiens par un temps de prière. Il souffrait de la colonne vertébrale et avait de plus en plus de mal à marcher. Il a toujours été proche des petits, des pauvres et des plus faibles. Il a accompagné les Frères de la rue avec d’autres personnes à St François : chaque dimanche soir un repas était servi suivi d’une prière à l’église pour les volontaires. Il en a aidé à sortir de la rue et a contribué à soutenir financièrement bien des personnes en précarité. Il a accompagné « Foi et Lumière » et s’est réjoui avec les familles ayant un enfant handicapé de l’ouverture de l’Arche en pays toulousain. Il admirait aussi le travail et l’accueil des migrants avec l’association Terre d’amis. Beaucoup se souviennent de son jubilé de sacerdoce en 2016 où il a réuni un grand nombre de personnes et de prêtres à sa messe d’action de grâce à la salle polyvalente de Quint Fonsegrives. Là il a exprimé comment l’amitié était le sacrement de l’évangélisation. On a retrouvé cette conviction et cette force à sa messe d’Adieu avec les nombreux témoignages de sympathie que j’ai entendus, reçus et dont je vous remercie. Maintenant je me retrouve seul et j’ai besoin de ce moment d’intériorisation pour orienter ma vie en attendant de retrouver la vie d’équipe que j’ai toujours recherchée.
Père Bruno (MOPP)
Vie de Gilbert
On pourrait comparer la vie de Gilbert à un fleuve qui, sans faire de remous, ou de débordements, a traversé la vie de nombreuses personnes en les ressourçant de manière invisible
Gilbert est né en 1936 dans une famille ouvrière. Dès son plus jeune âge, il sera marqué par la foi de sa marraine : -sa grand-mère-.
Il a été marqué, mais aussi remarqué par sa piété, par un prêtre de la paroisse qui l’interpellera et lui proposera d’entrer au Petit Séminaire ce qu’il fit à l’âge de 12 ans . Il poursuivit ses études au Grand Séminaire.
Deux passions marquèrent sa jeunesse : le sport et le leitmotiv qui perdurera tout au long de sa vie, le sens profond de l’amitié. Ses études furent interrompues par son service militaire. Après une période en Allemagne, il fut envoyé en Algérie où il s’improvisera instituteur avec brio. La preuve en est que l’un de ses élèves est devenu instituteur à son tour.
A son retour en France, il reprend ses études de théologie au Grand Séminaire de Toulouse et après une profonde réflexion sur quel modèle de prêtre suivre, en 1962, il entre à la MOPP. Il commencera par un stage de formation comprenant l’apprentissage du travail manuel et de vie d’équipe. Pendant cette période, il sera victime d’un accident involontaire qui touchera sa colonne vertébrale et le pénalisera tout au long de sa vie.
En 1964, il quitte Toulouse pour Port de Bouc où il sera ordonné prêtre en mai 1966. En 1969, il quittera cette ville pour rejoindre Villeparisis dans le 93. En plus du déracinement, il expérimentera de vivre sa mission sans être en paroise, en travaillant dans un commerce de fruits et légumes. Il gardera une amitié fidèle avec la famille du gérant.
Une autre expérience marquante, ce fut le temps sabbatique passé à Fribourg à l’école de la Foi de 1974 à 1976.
Au retour de cette formation, il fut chargé d’accompagner les jeunes candidats au sein de la MOPP, charge qu’il assumera jusqu’en 1988. C’est durant cette période que Vittorio et moi-même, en tant que débutants, avons connu Gilbert.
En 1988, sa charge terminée, de Fribourg, il est appelé à Toulouse, au service de la Paroisse St François d’Assise, où il sera d’abord vicaire, puis curé et même doyen du doyenné des Crètes.
A partir de 2011, en compagnie de Bruno, il va se retrouver à Quint Fonsgrives, puis à Drémil Lafage, déchargé de responsabilité. Il continuera de se rendre disponible en exerçant un service d’écoute et d’accompagnement.
Il avait toujours en réserve un mot d’humour pour égayer l’assemblée, à travers Marius et Olive entre autres.
Autant qu’il lui fut possible, pour se détendre, il prenait du temps pour pratiquer la pêche.
Mais il serait inexact de parler de Gilbert seulement comme homme uniquement d’action et de service. Au profond de lui-même, il gardait cette attitude de contemplation et de prière présente en cet enfant allant à l’église sous le regard d’un prêtre. Une prière qui voulait relier l’homme à Dieu. Voici une prière personnelle qu’il aimait réciter :
« Seigneur je suis relié à beaucoup de personnes ; je suis lié avec beaucoup d’hommes et de femmes par des amitiés plus ou moins profondes. Merci ! Fait que je ne sois attaché qu’à Toi. »
La vie de Gilbert est comme un fleuve qui prend sa naissance dans les sources profondes de l’amour.
Giuseppe Dell’Orto, responsable MOPP