Pour nous, chrétiens, le don a quelque chose de souverain, comme apparenté à une grâce descendante, munificence du libre arbitre. La transmission correspond mieux au fait que nous concevons notre existence et nos biens propres comme des dons de Dieu, reçus, acceptés et accrus si possible.
En Église, aussi bien que dans notre vie privée, la notion de transmission évoque avec bonheur la chaîne continue des générations, le passage de témoin de la foi et de l’amour solidaire, familial ou plus généralement social. On transmet à son sang mais aussi à ses amis ou ses confrères.
Transmettre est donc un acte vertueux et, suivant l’Évangile, une mission. Par la transmission, la vie continue. On repousse en quelque sorte, les portes de la mort. Vers la fin inéluctable de toute vie terrestre, nul ne peut s’empêcher de se demander quel sera le devenir de ce qu’il laisse.
Y a-t-il un message, un désir de mémoire, un investissement affectif ? Certains voudraient ne pas « gâcher », être utiles, parfois même, un peu se racheter…
Au-delà de l’ayant droit juridique qu’il convient de respecter, quelle place peut être faite à la communauté de Foi ? Vivre un « don paisible » est donc faire la paix, entrer en paix avec soi-même et avec autrui. Ainsi le chrétien se remet-il entre les mains de Dieu, en ayant mis en ordre ses affaires et en attendant la joie béatifique.