Au moment d’entrer dans la grande marche qu’est le Carême, voici un texte de Charles de Foucauld au Père Jérôme qui peut nous éclairer sur le sens à lui donner.
…Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu ; c’est là qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu… Il faut à l’âme ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit en elle son règne et forme en elle l’esprit intérieur : la vie intime avec Dieu, la conversation de l’âme avec Dieu dans la foi, l’espérance et la charité. Plus tard, l’âme produira des fruits exactement dans la mesure où l’homme intérieur se sera formé en elle… Si cette vie intérieure est nulle, il y aura beau avoir du zèle, de bonnes intentions, beaucoup de travail, les fruits sont nuls ; c’est une source qui voudrait donner la sainteté aux autres, mais qui ne peut, ne l’ayant pas : on ne donne que ce qu’on a. C’est dans la solitude, dans cette vie seule avec Dieu, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout le créé, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à Lui…”