Vivre l’Évangile pour l’annoncer. La plus belle parole que notre terre ait entendue est la parole du Christ qui est notre joie et notre force. Nous sentons en nous le désir de le suivre et de la partager. Nous avons bien conscience que notre annonce sera crédible à la mesure où nous vivrons l’Évangile.
Cela nous invite à l’humilité qui est justement la première vertu du chrétien.
Vivre l’Évangile nous engage à le connaître, à le lire, à le méditer. Vivre l’Évangile est déjà une annonce silencieuse car ceux qui se font discrètement mais fidèlement serviteurs de leurs frères témoignent du Christ-Serviteur, ceux qui dans le silence portent patiemment leurs contemporains dans la prière disent cette fidèle intercession que le Christ accomplit par son Église, ceux qui ajustent leurs actes à la foi professée manifestent au monde la puissance réformatrice et rénovatrice de la grâce. Vivre l’Évangile est donc une annonce et autorise une parole explicite auprès de nos contemporains pour révéler la raison profonde de la vie du chrétien.
Pourtant, il nous faut aussi annoncer l’Évangile pour le vivre. L’Évangile est toujours plus grand que nous-mêmes, il est toujours devant nous, nous en sommes toujours indignes. Si nous attendions d’être conformes à sa beauté, nous ne l’annoncerions jamais…
Annoncer l’Évangile est une exigence car sa sublime perfection est à elle seule une justification. Nous annonçons cette Parole qui nous réjouit autant qu’elle exige de nous. Nous annonçons l’Évangile aussi pour pouvoir le vivre. En parler, c’est nous le rappeler, c’est nous donner le goût de reprendre la conversion qui nous est nécessaire, c’est ne pas désespérer de nous-mêmes, ni de la grâce de Dieu.
Plus encore, annoncer l’Évangile permet à ceux qui l’entendront d’en vivre et de le vivre. Prenons conscience de la soif de nos contemporains qui n’entendent que « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la richesse » (1 Jn 3, 16), l’Évangile est la bouffée d’air pur qu’ils attendent sans le savoir. Et nous-mêmes, voyant les ouvriers de la dernière heure à la tâche, cela nous encourage à reprendre la nôtre.
Vivre l’Évangile pour l’annoncer et l’annoncer pour le vivre est le cercle vertueux qui nous est proposé par l’Église afin que, comme elle, nous disions : « Il faut qu’Il grandisse et que moi, je diminue. »
Que cette nouvelle année pastorale, marquée par le Jubilé 2025, nous aide à vivre et annoncer l’Évangile qui est notre joie.
Vincent Gallois+