Évoquer la vocation nous place au cœur du mystère de la vie chrétienne. La vocation est d’abord universelle, c’est à dire qu’elle concerne tout homme. Elle configure notre vie comme une réponse à l’initiative de Dieu, son appel à la vie.
La première de ces initiatives est cette fondation de notre existence dans l’amour de Dieu. Chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu, chacun de nous est voulu, chacun de nous est nécessaire (Benoît XVI). Dès lors, notre vie se comprend comme une réponse à la parole première de Dieu, parole silencieuse qui ne cesse de résonner en nous-mêmes et nous assure que nous ne sommes pas le fruit du hasard et de la nécessité. Nous avons du prix aux yeux du Seigneur (Isaïe 43,4). La nature vocationnelle de la vie chrétienne nous dégage des déterminismes naturels, familiaux, politiques et sociaux pour ouvrir le champ de la liberté chrétienne. Le Christ nous montre comment vivre en réponse à la Parole du Père. Sa réponse est spontanée, fidèle, totale. Elle est exemplaire. La vie du Christ est réponse à l’appel du Père.
Cette dimension universelle de la vocation doit se particulariser à chacune de nos vies, dans les circonstances qui sont les siennes.
Il y a autant de chemins que de personnes mais chaque vocation particulière reste pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde. Quel que soit l’appel, c’est cette participation au plan divin qui lui confère sa dignité et sa valeur. L’appel particulier témoigne de la Gloire de Dieu en manifestant à travers une personne et sa vie, quelque chose de la beauté divine. Elle est pour le Salut du monde en ce que suivre l’appel de Dieu ne manque pas, directement ou indirectement, de servir nos frères.
Identifier notre vocation particulière est une responsabilité commune. L’appel doit être discerné car s’il est parfois plein de relief, il peut être parfois plus discret ; il est parfois précoce, parfois tardif ; il est porté par la joie mais peut-être aussi accompagné par l’angoisse ; il rencontre l’assentiment de l’entourage ou parfois sa réprobation. Chacun est bien sûr concerné au premier chef car il s’agit de répondre à cet appel et cela suppose de s’en donner les moyens. L’appel concerne également l’entourage familial et ecclésial car c’est un service authentique que d’aider à répondre à sa vocation. Cela n’est pas une entreprise de recrutement mais un service de l’engagement de chacun en vue de manifester la sainteté de Dieu à l’œuvre dans son Église.
Dieu ne cesse pas d’appeler mais il nous appartient de répondre. Dans l’Église et pour le monde, la vocation chrétienne au mariage n’est pas un mariage « simplement béni » mais un appel à être pour et avec son conjoint, signe et instrument de l’amour du Christ pour son Église. La vie religieuse vient dire la radicalité du baptême qui nous a tous consacrés. Le religieux et la religieuse offrent leur vie en sacrifice vivant et saint, capable de plaire à Dieu (Rm 12, 1). Le diacre va être témoin dans ce monde du Christ Serviteur et du souci des plus démunis. Le prêtre est configuré au Christ-Tête pour annoncer la Parole, sanctifier les hommes et conduire dans la charité le peuple chrétien. Toutes ces vocations s’enracinent dans le Baptême où le Christ, unique Prêtre, Prophète et Roi, nous partage ce qu’Il est en plénitude.
Ce Porte-Parole spécialement consacré aux vocations, veut aider les jeunes et leurs familles à poser la question de l’avenir en termes de réponse à cet appel du Seigneur. Il s’adresse aussi à ceux qui sont engagés à retrouver et à cultiver la dimension de dialogue avec Dieu dans leur vie chrétienne. Pour tous, il s’agit de prendre conscience que nous sommes concernés par l’accomplissement de chaque vocation car elles contribuent toutes à construire l’Église pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde.
Père Vincent Gallois