Certains s’étonnent (ou s’offusquent) du latin à la messe.
Ils craignent le retour des formes anciennes, des pratiques pastorales d’hier, voire la trahison du Concile Vatican II. Ni le latin, ni le grégorien n’ont été supprimés par Vatican II. Il suffit d’assister à une messe au Vatican pour s’en rendre compte. Le souhait de la réforme liturgique promulguée après le Concile est issu d’un long cheminement de plus d’un siècle : « le mouvement liturgique. » La célébration en langue vernaculaire, les langues d’usage, est très heureuse mais elle ne recrée pas la liturgie à partir de rien, ni ne supprime le patrimoine liturgique et spirituel que 2000 ans de christianisme ont engendré.
Nos liturgies restent et resteront en français mais de même que certains poèmes donnent tout leur éclat dans la langue où ils ont été écrits, certains textes, chants ou hymnes, ne sonnent bien que dans le latin qui les a portés.
Les antiennes mariales propres à chaque temps (Salve Regina, Ave Regina Caelorum, Regina Caeli, Alma Redemptoris Mater) font partie de ce patrimoine liturgique, spirituel et culturel. De même, les séquences de Pâques (Victimae Paschali Laudes), Pentecôte (Veni Sancte Spiritus) et du St-Sacrement (Lauda Sion), les hymnes les plus usuelles (Tantum ergo, Veni Creator) sont à recevoir.
Il en va jusqu’au Notre Père qui est à connaître aussi en latin. Lors des JMJ, combien de jeunes français sont surpris de voir les jeunes chrétiens des autres pays chanter le Pater Noster alors qu’eux-mêmes l’ignorent encore. Le latin est aussi la langue commune de l’Église.
Alors qu’aujourd’hui en France, de nombreuses personnes vivent et travaillent dans une langue étrangère, recevoir le latin de la messe n’est pas autre chose que de s’ouvrir à l’héritage et à la communion de l’Église. Hier certainement en excès, il conviendrait aujourd’hui de ne pas le refuser, nous passerions à côté de l’héritage spirituel qui a porté tant de générations et que les plus anciens parmi nous ont reçu.
Les jeunes générations ne sont pas plus bêtes ni moins dignes que les anciennes pour recevoir ce trésor des siècles.
Deo Gratias !